Ciné-conférence Explorations dans la chaîne Trans Alaï, 3 février 2024, Forum des images, Paris 1er




16 décembre. Ascension du pic Pilote par un nouvel itinéraire dans sa face sud


Ce matin, lever 3 h 30. Départ 4 h 30. Nous rejoignons rapidement la face, et débutons notre montée dans le couloir. Il est composé de pénitents de neige. Pas évident de se frayer un passage dans cette armée de pinacles de glace.

La forme est loin d’être au top, après ces quatre dernières nuits blanches, l’organisme a été bien agressé par cet ingérable et toujours imprévisible syndrome abdominal. Ses effets invalidants pompent une bonne partie de la préparation physique acquise ; à chaque pas, je dois aller chercher aux fins fonds de moi-même l’énergie pour continuer à monter.  

On atteint le passage rocheux, d’une vingtaine de mètres, qui nous posait question. Par chance, pas de difficultés majeures pour le franchir.

Nous continuons par la suite sur des passages composés de pénitents de neige, d’autres en glace.

Je prends des images de cette ascension et de toute l’expédition, en vue de la réalisation d’un film. Parfois contraignant de s’arrêter, retirer ses gants, sortir sa caméra et prendre la vidéo.

Et nous débouchons à 10 heures sur un plateau rocailleux, à la sortie du couloir. 

Le gros du travail est fait. Vraiment heureux !

Coordonnées GPS de la sortie du couloir : Lat. – 32,582 203 1. Long. – 70 149 507.

Nous nous déséquipons. Puis nous nous déplaçons sur quelques centaines de mètres sur le plateau, et rejoignons une pente rocailleuse qui conduit au sommet. 

Nous atteignons ce dernier à 11 heures. Quelle satisfaction ! 

Coordonnées GPS : Lat. – 32 579 386. Long. – 70 151 546. Alt. 5 070 mètres. Pour l’altitude, nous gardons celle initiale mentionnée sur la carte (voir Menu : Préparation de l’expédition), soit : 5 054 mètres.

Avec l’accord de Gabriel, nous baptisons la voie, en l’absence d’ascension connue, la Voie Patrick et Elisabeth : voir Préparation de l’expédition.

Nous empruntons un autre itinéraire pour la descente, ne préférant pas nous engager dans celui de la montée. Tout d’abord direction l’est, puis le sud-est et le sud en longeant la barre rocheuse qui nous sépare de la vallée où se trouve notre camp 3. La redescente est longue dans des champs de pénitents de neige qui n’en finissent pas et qui nous barrent la route, suivis par des pentes en pierriers.  

À 18 h 30, nous rejoignons le camp 2. Gabriel tient à aller récupérer les affaires au camp 3. Le 18, après-demain, il y a la finale France-Argentine – nous avons pu obtenir en temps réel les résultats des deux demi-finales.

Demain, nous redescendons à Las Cuevas.

Le passage rocheux qui posait question...

Les pénitents de neige.

Sortie de la face sud-est, fin de la partie clé. Arrivés en haut de la face, nous nous déséquipons (enlevons crampons, casque, baudrier, piolets). On débouche sur un plateau qui conduit quelques centaines de mètres plus loin, au pied du sommet du pic Pilote. On atteint ce dernier par une pente en pierriers.

Au sommet !

Deux papiers, des précédentes expéditions, trouvés au sommet.

Dans mon sac à dos, je pensais avoir mis la photo de Véronique que j’emporte chaque fois au sommet, ainsi qu’une carte de visite sur laquelle j’avais inscrit Patrick et Elisabeth, le tout placé dans un sachet en plastique. Je comptais les emmener au sommet. 

Arrivé au pied de la pente qui conduit au sommet, je cherche dans le sac et, à mon grand étonnement, je ne trouve pas le sachet en plastique, déception ! Je laisse mon sac à dos au pied de la pente sommitale (voir à l’intérieur du carré bleu sur la photo ci-dessous), et monte au sommet sans ces deux précieux documents.

Au retour à Lyon, je vide mon sac à dos, et qu’est-ce que je trouve bien planqué dans un recoin du sac ? Le sachet en plastique avec la photo et le carton ! Ils seront montés à quelques mètres du sommet. Regrets ! 

 

L'itinéraire de montée

 

La longue descente au milieu des pénitents de neige, puis dans des pierriers.