Ciné-conférence Explorations dans la chaîne Trans Alaï, 3 février 2024, Forum des images, Paris 1er




25 octobre. Arrivée à El Calafate


C'est par une belle journée de printemps austral, un soleil voilé et des températures avoisinant les 15°Celsius, que je suis arrivé, ce 25 octobre à 13 heures (17 en heure française), dans la ville d'El Calafate de la Patagonie andine, en Argentine, au sein de la province de Santa Cruz, sur la rive sud du lac Argentino.

 Le survol en avion de la région a offert des premières vues d'ensemble absolument spectaculaires sur la Patagonie, avec de l'est vers l'ouest, la terre aride de la pampa argentine, puis un paysage de lacs et de glaciers gigantesques, et en fond de tableau les montagnes déchiquetées et enneigées de la cordillère des Andes.

 Ce 25 octobre, deux événements importants en Argentine : l'élection présidentielle, et, par ailleurs, la demi-finale de la coupe du monde de rugby Argentine-Australie — malheureusement une défaite pour l'Argentine ! —.

Je me trouve au sud du parc national des Glaciers, dont les glaciers sont alimentés par le champ de glace continental de Patagonie ou « Helio Continental Patagonico ».

 Le champ de glace continental de Patagonie

Le champ de glace continental de Patagonie se partage entre le Chili et l'Argentine. Avec sa superficie de 22 000 km2, dont 3 500 km2 en Argentine, ses 350 kilomètres de long du nord au sud, ses 47 glaciers, il est le plus grand champ de glace continental de la planète, et la troisième plus importante calotte glaciaire après le Groenland et l’Antarctique.

Le parc national des Glaciers,

Le parc national des Glaciers, au même titre que les parcs Torres del Paine et Bernardo O'Higgins, côté chilien, a été créé pour protéger les glaciers de la Patagonie argentine. Treize glaciers prennent naissance dans le champ continental de glace de Patagonie, pour terminer leur course dans les deux grands lacs du parc, le lac Argentino au sud, et le lac Viedma au nord. Parmi les cartes que j'ai récupérées et emportées avec moi (voir l’article « Préparationde l’ expédition »), l’ « Ecomapa Parque Nacional Los Glaciares » au 1/250 000 est celle qui met le mieux en évidence l'ampleur de ces glaciers. Je citerai l'Upsala, le plus grand, et le Perito Moreno qui se jettent tous les deux dans le lac Argentino, ainsi que le glacier Viedma qui finit sa course dans le lac du même nom.

À noter que ces glaciers se forment à une altitude d'environ 1 500 mètres, pour se jeter dans les lacs à 200 mètres d'altitude, ce qui est assez extraordinaire si on compare, entre autres, à nos glaciers des Alpes, qui ont disparu en dessous d'une altitude de 2 500 à 3 000 mètres. J'ai pu lire dans divers documents actuels que le Perito Moreno (Francisco Pascasio Moreno explorateur du XIXe siècle de la Patagonie, connu sous le nom de Perito, mot qui signifie « expert » en Espagnol) est un glacier qui ne recule pas, ce qui est exceptionnel.

Avant de prendre l'avion-retour, j'espère vraiment pouvoir aller voir le front du glacier du Perito Moreno, qui est situé à 1 h 30 à l’ouest d'El Calafate.

Mais, pour l'instant, je me focalise sur l'expédition, et préfère me déplacer dès demain matin 8 heures pour le village d'El Chalten, village situé à 3 heures de bus, au nord du Parc national des glaciers, et au nord du lac Viedma. C'est d'El Chalten que nous partirons pour les montagnes, dès que nous aurons une fenêtre météo favorable.

Gabriel m'y rejoindra le 28 soir, et il semblerait justement qu'il y ait une bonne fenêtre météo actuellement dans la région d'El Chalten, ce qui serait une opportunité à ne pas manquer. Nous pourrions alors partir dès le lendemain de son arrivée, le 29 au matin.

El Calfate est une petite ville touristique paisible composée de maisons basses, que je ne trouve pas dénuée de charme. Nuit dans un dortoir de quatre lits (pour 10 dollars américains), que je partage avec deux jeunes Sud-Coréens, à proximité de la station de bus.  

Henry Bizot