Ciné-conférence Explorations dans la chaîne Trans Alaï, 3 février 2024, Forum des images, Paris 1er




6 septembre - Journée "pierriers"


Vers 5 h 30, nous quittons le camp 1, en direction de l’ouest, sur le glacier.

Le jour se lève. Le glacier Bel Uluu et ses montagnes se dévoilent à nos yeux, dans la réalité, cela fait plaisir après les avoir découverts et parcourus, ces mois derniers, sur les cartes. Nous sommes très certainement les premiers à fouler ce glacier. Il est très accessible, peu de crevasses à traverser, et pas besoin de cramponner. Il vit ainsi isolé du monde des hommes, dont il se protège par son éloignement et ses accès peu évidents.

À notre droite, au nord, des sommets de 4 553 mètres, 5 284 mètres, et 4 965 mètres ; leurs faces sud, celles qui se présentent à nous, sont des pierriers. En fond de tableau, à l’ouest, un sommet glaciaire de 5 402 mètres. À notre gauche, au sud, les faces nord de deux sommets, d’altitude 4 782 mètres et 5 080 mètres.  

Malheureusement, les conditions sur les faces et couloirs glaciaires des montagnes paraissent particulièrement sèches. La glace y est fine et noire comme sur le sommet de 5 080 mètres, et très dure, comme sur celui de 4 782 mètres. 

Après 1,5 km de marche et 200 mètres de dénivelée, nous sommes au pied du couloir, étroit et bien vertical, d’accès à la montagne cotée 5 080 mètres. La glace est fine et noire, pas du tout attirante. Nous hésitons…

Finalement, Nikolaï suggère une possibilité : tenter le sommet coté 5 284. De celui-ci nous pourrions avoir des vues plus précises sur les sommets glaciaires. L’accès choisi, en face sud de notre côté, qui paraît le moins abominable, se fait par un pierrier, composé tout d’abord d’un couloir, puis d’une arête. De mon côté, c’est d’accord pour aller voir, mais j’avoue, sans aucune motivation. Passer des heures sur des tas de cailloux ne m’emballe pas du tout. Mais bon, pas beaucoup de solutions vu les conditions…

Nous rejoignons alors l’extrémité ouest du glacier. Nous aurons ainsi traversé le Bel Uluu dans sa plus grande longueur. 

Puis nous passons quatre heures dans les pierriers, d’abord dans un couloir, puis en contrebas d’une arête. J’en bave, et je ne vois pas grand intérêt à consacrer une telle énergie à poursuivre. De plus, et cela m’importe, je ne me vois pas dédier un tel itinéraire, si froid et austère… Mais mea-culpa, j’aurais très bien pu ne pas accepter, et nous n’y serions pas allés. Finalement, à environ 5 100 mètres, après avoir pris quelques images des montagnes qui entourent le glacier, nous faisons demi-tour et redescendons au camp.

Nous décidons finalement de tenter demain le sommet d’altitude de 5 080 mètres.

Précision : la plupart des images ci-dessous sont des captures d’écran, sur mon PC, de vidéos. Elles n’ont pas la qualité de photos.

Sommet de 5 080 mètres (sur la gauche). Accès possible à l’arête sommitale par un des couloirs bien verticaux situés sur sa droite.

Sommet de 5 080 mètres, à gauche sur la photo. Puis ses couloirs d’accès en glace noire. Puis, à droite sur la photo, le sommet de 5 402 mètres.

Couloirs d’accès au sommet de 5 080 mètres.

En direction de l’ouest, vers le fond du glacier. À notre droite, au sud, le sommet de 5 284 mètres. Itinéraire sur les pierriers : le couloir devant nous, puis en contrebas de la longue arête sommitale.

En direction de l’ouest, vers le fond du glacier. Devant nous, le couloir en pierrier, qui permet d’accéder à l’arête qui monte au sommet de 5 284 mètres.

En contrebas de l’arête sommitale.